Boulet rouge par Michel TURK

Des nouvelles de Lorraine

Boulet rouge par Michel TURK

20 août 2024 Non classé 1

Dimanche 18 août 2024

Nous avons couru après la gloire, nous avons sauté de joie, nous avons lancé des projets, sabré nos adversaires, grimpé au mont Olympe, performé pour être médaillés, chanté l’hymne national. On s’est extasié devant la modernité des cérémonies d’ouverture et de clôture des jeux parisiens, la tour Eiffel se transformant pour l’occasion en sémaphore pour que le monde entier ait un repère de ce qui est bon, généreux, grand, une voie à suivre, une seule. Et tout ça, quoiqu’il en coûte ! Mens sana in corpore sano, le fameux adage romain toujours d’actualité même si le corps des médaillés est parfois à peine pollué par quelque produit performant. Pourvu qu’on ait l’ivresse, disait ma mère pour bien stigmatiser la fin justifiant les moyens.

Moi, ce qui m’intéresse dans tout ça, c’est que mon ami Pierrot, ce grand nostalgique du peuple vibrant dans l’arène, en créant les jeux olympiques et en dessinant les anneaux qui symbolisent les cinq continents et les six couleurs toutes les nations (pas toutes, il y a quand même des indésirables), a pris soin de privilégier la langue française en la rendant langue officielle les jeux. Et en 2024, les jeux se sont déroulés à Paris, cette capitale rayonnante qu’on connaît. Mais la langue française a été, de fait, c’est vrai, pas officiellement, reléguée au rang du souvenir. Du moins chaque fois que j’ai suivi une épreuve, j’ai cru reconnaître quelque part la langue de Shakespeare à la place de celle de Molière. Et c’est la chanson de John Lennon « Imagine » qui est choisie pour symboliser la fraternité et « My way » de Franck Sinatra qui est le bouquet de la cérémonie de clôture. Nos poètes et artistes sont relégués, les copains d’abord !

N’allez pas croire que je ne vibre pas aux performances sportives, que je suis insensible à la musique, non, c’est simplement le sentiment qu’une vague venue d’ailleurs vient lisser les châteaux que nous avions bâtis dans le sable en croyant qu’ils tiendraient le coup.

Ma langue m’est chère et j’ai le sentiment qu’on en efface les mots, qu’on devient des Américains, partout en France, j’ai vu des affiches en anglais pour l’accueil des touristes, pas en italien même du côté de Briançon, pas en espagnol même du côté de Perpignan.

A Waterloo, on a perdu une bataille, aux jeux olympiques de Paris, on vient de perdre la guerre, bientôt la colonne Vendôme sera remplacée par la statue de l’amiral Nelson. L’hôtel de Bourvallais qui abrite le ministère de la justice deviendra une annexe de la Lloyd’s de Londres et de Wall Street. Et ces projections pas si imaginaires que ça m’attristent profondément.   

Une réponse

  1. Manette dit :

    Merci Michel de prendre la défense de notre langue.

    Cependant, il n’y a pas maldonne : à chaque olympiade et cette année idem, les annonces se font en FRANCAIS langue officielle et sont suivies de leur traduction en anglais pour les malheureux qui n’ont pas la chance de comprendre la plus belle langue qui fut longtemps celle parlée dans les cours royales civilisées.

    Et pour conclure, je dirai que ces jeux – malgré les critiques que l’ont peut en faire – resteront les « JEUX DE PARIS » , vous savez , ceux de 2024, et qu’ils seront difficilement surpassables . Normal, c’était la FRANCE. !

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