Cachons cette flute que je ne saurais voir…

Dans le genre « Comment peut-on dire des âneries pareilles ? » la pratique de la musique se taille une jolie place : tous les instruments de musique n’ont pas toujours été accessibles aux femmes mais réservés aux hommes jusqu’au XIII ème siècle » date à laquelle le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris ouvre ses portes : le femmes peuvent y « accéder » mais dans les classes de solfège, de chant et de piano uniquement. Dans son manuel de bonne conduite féminine, John Essex distingue les instruments simplement trop masculins de ceux qui pouvaient être malsains pour les femmes Stop ! Hé oui, les instruments de musique ont un sexe bonnes gens. Hors de question de jouer de la flûte, du violon par exemple. Les instruments à vent sont dangereux à cause du corset porté par les femmes (ce  qui n’est peut-être pas faux) mais surtout IMPUDIQUES puisqu’ils touchent le corps féminin. Les instruments à vent sont proscrits car il faut placer un bec ou une anche dans la bouche. Trop sexuel. De plus, ils risquent de déformer le visage des jeunes filles quand elles soufflent dedans. Seule la flûte traversière défiera ces codes du XIXe siècle pour s’imposer comme un instrument féminin –la bouche est délicatement posée sur l’embouchure, donc ça passe encore. Bon ça bouge, ça bouge comme la baguette du chef d’orchestre qui s’élance timidement mais joyeusement par-delà les clichés. Alors, armons-nous de patience et surtout « écoutons » nos chères têtes blondes et laissons leur choisir leur instrument.