Boulet rouge par Michel TURK

L’alinéa 3 de l’article 49 de notre constitution et non pas 49.3, appellation plus moderne du genre dématérialisé, s’inscrit dans un article plus général dont le sujet est la responsabilité du gouvernement et non pas dans un chapitre concernant la procédure à suivre pour faire voter une loi. Mais cet alinéa de trois lignes n’a pas échappé à la sagacité de nos premiers ministres, seuls quelques exceptions n’y ayant pas eu recours. Et puis, qu’y aurait-il à redire puisque ce sont nos représentants du peuple qui, in fine, acceptent ou refusent un texte plutôt que de renverser un gouvernement. Ils sont légitimes, tout le monde s’accorde à le dire. C’est comme le référendum sur Maëstricht, un an après, la voix du peuple a été anéantie par nos chers représentants élus en se réunissant en Congrès à Versailles (le lieu même en dit long) à l’initiative de Sarkozy.

Démocratie, ça ? Le recours au forceps a permis de faciliter des accouchements difficiles et quand le bébé est là, on ne va pas le jeter avec l’eau du bain. Je crois d’ailleurs que le texte favorable au rallongement de la durée du travail, le dernier adopté grâce au subterfuge de l’alinéa 3 de l’article 49, est une supercherie qui n’aura surtout pas pour effet de prolonger la durée du temps de travail des séniors qui coûtent trop chers aux entreprises et qui ne sont plus assez performants. En revanche, le but inavoué mais que je crois certain est de laisser filer les gens quand ils se sentent usés et de les moins payer. CQFD ! Mais le QEC, comprenez quoiqu’il en coûte, là on ne compte pas. Alors, quoiqu’il en soit, c’est toujours le peuple qui paye l’addition. Et l’Elysée prend de plus en plus des allures de Versailles. Mais ce que j’en dis !

Les hirondelles sont revenues, positivons, c’est le printemps !