L’ERMITAGE
Comment ça va, vous, les amis ? Moi, merveilleusement bien. J’ai totalement obéré (classe !) la guerre contre l’Ukraine, contre la hausse des prix, contre l’âge et les rhumatismes, la couche d’ozone et c’est parfait. Je ne m’occupe plus de rien que de MOI et je me suis retranchée sur des positions stratégiques préparées à l’avance : Je me suis convoquée et assignée au fin fond de mon lit ; j’ai pour mission ultime de vérifier régulièrement la chaleur de ma chambre (et du balai pour les 19 °), l’arrangement de ma couette, la disposition de mes 3 oreillers, la luminosité adéquate des lieux. Pourvu que je sois toujours approvisionnée en livres, le téléphone mode silencieux tourné face contre terre vaincu par ma détermination d’avoir la paix, exception de mon chouchou d’ordi pour griffonner (oui, oui, je sais, façon de parler), je suis grand vainqueur (queure ?). Que le monde se débrouille je n’en n’ai rien à … faire. Que les autres se débrouillent, je n’en n’ai rien à…faire non plus. Il peut arriver ce qui doit arriver, qu’est-ce que j’y changerai ? Hein, je vous le demande. Du reste ; si je mettais un pied à terre pour envisager – envisager -, je dis bien, l’esquisse de l’ombre d’un aperçu d’une tentative de me lever, je vais avoir une éruption d’eczéma qui me terrassera vite fait bien fait, si j’entrevoyais ne serait-ce que l’ébauche de l’idée de commettre un acte pratique, je m’écroulerais pétrifiée par une migraine atroce (Vésuve et Stromboli), quant à me sustenter…. une tartine beurrée apporte la plénitude à mes papilles gustatives …. Que les autres se débrouillent, ou mieux qu’ils ne se débrouillent pas et on n’en parle plus. Je ne veux même pas m’entendre y penser. Voilà, je n’y pense plus. Silence. Merveilleux silence sans informations, débats, parlottes, criailleries. Dans un suprême effort j’exhale un soupir de bien-être, j’étire mes doigts de pieds, mes doigts de mains, mes doigts d’honneur. Je n’en pouvais plus de tout supporter et porter sur mes frêles épaules le poids du monde et de ses alentours alors désormais, je m’en fiche.
Quid d’un monstre, moi ? Non, une paire à la rigueur, mais un tout seul, c’est mesquin…. Ou alors, un monstre bien élevé, moi qui ne sais pas manger sans pain ou serviette en tissu…. Comment ça, chochotte ? On vous a sonné vous ?
Tiens, en parlant de sonner : Mon Dieu, c’est le réveil, il est déjà 7 heures, c’est vrai que j’ai promis de faire des crêpes à midi à mes petit chéris et il faut que j’aille à la poste chercher le colis de mon grand fils et rendre les livres de ma belle-fille à la bibliothèque. Pas de temps à perdre. Dégagez de là vous, lourdauds et autres olibrius, il faut que j’aille prendre une douche en vitesse, vous n’allez pas rester là à me regarder, non ?
Mon ermitage ? Bon, on en reparle demain. Sans faute.
2 réponses
Lisant cela avec beaucoup d’attention, je songe à Diogène, ascète et néanmoins hédoniste, plutôt qu’aux ermites lugubres, sévères et tristounets. Mais c’est ma vision personnelle qui teinte sans doute la lecture de votre texte, ma chère Dame.
Pour ce qui est de la guerre en Ukraine, Biden et ses sbires ne sont pas repus, il faudra encore attendre! Mais j’en dis peut-être un peu trop, non?
Je vois que tu mets les mêmes acteurs à la même place que moi : ceux qui traite des noirs, erradication indienne, vietnam, je m’arrête là ne sont que billevesées. Savent très bien donner des leçons qu’ils n’appliquent surtout pas et m:ettre la guerre dans des pays qui ne sont surtout pas le leur.