Paroles de ville
Que vois-je ? Dans la rue, une femme portant un foulard façon voile – tchador et jupe longue genre mastour celui respectant « certaines conceptions de la pudeur et de la décence » pas jusqu’à l’abaya mais pas loin. (Ah mais je me renseigne) Bon, passons, de sous le voile s’échappe des fils d’écouteurs qui lui permettent d’entendre le son de son téléphone portable qu’elle cramponne d’une main. Mais que vois-je de plus – et pas qu’un peu – les pieds sont chaussés d’énormes baskets clinquantes …… et clignotantes. Oui, grosses semelles et clignotants à leds avec au moins toutes les couleurs de l’arc en ciel et qui lancent des décharges électriques lumineuses sur le pavé lunévillois. Difficile de lui donner un âge, elle n’est pas grande mais certaines lourdeurs du corps semblent indiquer qu’il a connu la maternité. Sais pas. Bref, que vois-je encore, (enfin je l’avais vu tout de suite mais je faisais de la surenchère) je vois que le tout est grimpé sur …….. une trottinette électrique et qui file vent debout tel un chebec brisant la vague à l’assaut de l’infidèle. Alors là, je pantoise. Que me faut-il comprendre ? Le dessein de ce destin est-il incongru et damné ou la sauce va-t-elle prendre entre la vêture archaïque (n’ayons pas peur des mots) et le modernisme, voir progressisme avoué. La vérité se niche-t-elle là entre voile et trottinette ? Va savoir. Je me positionne sur le questionnement. Il faut savoir ranger les bonnes choses dans les bons casiers et les bons casiers sur les bons rayons et là, manifestement, je suis larguée.