Un portable hors de portée

Des nouvelles de Lorraine

Un portable hors de portée

4 août 2021 Celle qui est en moi 0

Je viens de mettre au point une nouvelle technique très efficace pour être certaine de pas savoir où se planque  Téléphone (oui, c’est une entité à part entière qu’on ose me dire le contraire). C’est tout un art. Jusqu’ici j’avais le classique « Où se cache ce petit imbécile ? «   « Où est-ce que j’ai pu le larguer ? » et « J’étais certaine de l’avoir posé là, nom d’un petit bonhomme à roulettes ». Il faut préciser que pour des raisons factuelles je me dois par les temps qui courent de l’avoir toujours à portée de main pour y répondre dans les 3 secondes qui suivent la première sonnerie. Sinon, je dois rappeler dans un temps record sous peine d’être submergée de messages inquiets. Donc, j’ai tenté la poche arrière du jean. La première fois qu’il a sonné depuis ce lieu susmentionné,  j’ai tourné en rond sur moi-même tout comme une poule qui a trouvé un couteau cherchant à localiser la sonnerie qui émanait de mes arrières, forcément. J’ai essayé le mnémotechnique : « Je le pose sur le coin gauche de la table du salon près du vase de roses rouges » ; il paraît que plus la phrase est longue plus on a de chance de s’en souvenir. Ca marche une fois mais quand je  change de pièce qu’il me faut remémoriser une nouvelle scène de vie, je m’embrouille rapidement les pédales. (de roses). Le jardin. Ah, le jardin. Au jour actuel, il n’est plus concevable d’aller dans mon jardin sans mon Tél. Oui mais non parce qu’il faut qu’il soit à l’abri du soleil, de la pluie, de la terre et du bruit de la tondeuse. Donc, je mets mon grand tablier de jardinage celui qui possède une grande poche destinée aux petits outils (sécateur, couteau, ficelle, mouchoir) et donc j’y enfourne  Téléphone. J’y enfourne également par habitude  quelques mauvaises herbes, les pétales – de roses – fanées, les coquilles d’escargot, la balle en caoutchouc que mon petit voisin a lancé par-dessus le grillage si bien  que quand Téléphone sonne, le temps que je fourrage dans le tout…. Dernière tentative, la bandoulière autour du cou au bout de laquelle j’accroche Tél. Nul : dès que je me baisse, le truc me bat la poitrine d’un mea-culpa immérité et se cramponne comme un désespéré à toutes les branches qui passent à sa portée. Qu’est-ce qu’il me reste pour éviter de sombrer dans le désespoir le plus total ? J’ai trouvé : je m’appelle ! A l’aide du bon vieux fixe j’appelle Portable et je déambule un peu partout jusqu’à localiser l’animal en question.  Ah, excusez-moi je vous laisse, j’entends Tel qui sonne. Mais, il est OÙ !!!!!

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