la bonne cuisine

Des nouvelles de Lorraine

la bonne cuisine

11 mars 2021 Non classé 0

« Tu ne cuisines plus ? m’interroge une – bonne amie  –  Pourquoi tu me demandes ça ?  Parce que tu ne mets pas de recettes de cuisine sur ton blog ! » Remarquons que c’est la même amie qui lorsque j’ai sorti mon premier livre  s’intitulant « Eclats de bol cassé » m’a demandé si c’était un livre de cuisine. Bol cassé …  Qui dit bol, dit cuisine, pigé ? Dieu sait que cet adorable libretto même s’il était délicieux à consommer se situait à cent mille lieues d’une quelconque fricassée. Donc, elle attend de moi que je mette des recettes de cuisine. Parce que je suis une femme ? Elle peut attendre. Longtemps. Il est vrai  que j’ai cuisiné dans ma vie pourvue d’un mari gourmand et de deux fils rugbymen et que j’aimais ça et que je me débrouillais très bien et pourtant la légende familiale fait surtout état de ma recette…. des œufs durs. C’est qu’ils étaient spéciaux mes œufs durs, je crois que personne ne les réussit comme moi et 35 ans après j’ai encore régulièrement droit à leur évocation. Donc voici le décor : mes 2 gamins partent en pique-nique le jour suivant et me demandent des œufs durs (entre autres). Dont acte, je mets les œufs dans l’eau bouillante, le minuteur et, c’est l’été, je pars au jardin en attendant la sonnerie du dit-minuteur. Comme de juste-bien-entendu-c’était-à-prévoir-et-on-pouvait-s’y-attendre, c’est un hurlement qui me rappelle à l’ordre : absorbée par mon jardinage, je n’ai pas ouï la sonnerie du dit-minuteur, l’eau a continué à bouillir, s’est évaporée, les œufs ont éclaté et se sont collés     au plafond de la cuisine et la casserole est toute cramy. Rien de grave, sauf pour mon amour propre qui se recroqueville sous les taquineries qui fusent et fuseront encore aujourd’hui. Que je réussisse à la perfection (ben quoi, c’est vrai) le coq au vin, le pâté lorrain, le poulet au riesling, le lapin chasseur, les knefles, la lotte à l’armoricaine, le couscous sans oublier la recette ancestrale de la terrine de campagne de mémé  etc, rien ne prévaudra jamais le succès de mes œufs durs. A ça, j’ajoute la touche philosophique qui tue : j’ai la réponse du paradoxe de l’ordre d’entrée en scène sur terre de la  poule ou de l’œuf : c’est forcément la poule qui est venue en premier de n’importe où, tout comme nous humains, mais l’œuf, lui, il est obligatoirement sorti de la poule. CQFD. Vous pouvez m’appeler Manette Aristote la Jeune. Merci

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