Courage

Contrairement à tout ce que l’on nous a inculqué depuis des (deux) siècles (voir Darwin le Magnifique) la nature tolère l’inutile, le mal fichu, le moche. Les animaux ne se débarrassent pas systématiquement du plus faible de leurs rejetons ou du cagneux. La « sélection naturelle » serait pure invention et hasard. Dinosaures et Cie ont disparu là où le scorpion (c’est moi !) a perduré. La girafe (quoi, la girafe, pourquoi pas, tellement gracieuse et safranée). Si elle possède un si long cou c’est uniquement parce qu’elle ne peut pas plier les genoux. Elle accouche debout (ce qui provoque la mort d’un petit sur deux)
Chez l’humain, itou : Combien de fois voit-on des individus malades ou concassés par l’existence résister là où des supermen s’effondrent lamentablement. David et Goliath, un exemple entre cent. Prenons cet homme brutal, médiocre entre les médiocres, alcoolique et certainement syphilitique : il fait trop d’enfants et donc en d’autres temps, on se serait aisément passé du petit dernier bien inutile. He bien bravo, vous auriez éliminé Beethoven. Rien que ça. Donc, bienvenue aux ma fichus, aux claudicants, aux imparfaits le monde leur appartient. Enfin, peut-être.
Une réponse
Quand on me parle de Ludwig van, je fonds. Beethoven qui répondrait assez à la définition « il n’est pire sourd que celui qui ne veut l’entendre » ou encore « un sourd qui gagne à être entendu ». Mais parlons tolérance, car c’est bien de ça qu’il s’agit. Elle ne joue que dans la marginalité, dans l’originalité, pas besoin d’être tolérant quand on est dans la norme, c’est quand on en sort que rejet ou acceptation définissent les limites de ce qui va être admis et de ce qui est inacceptable. Et le curseur n’est pas le même d’un individu à l’autre, d’une situation à l’autre.
Mais les artistes sortent toujours des normes et c’est peut-être pour ça qu’ils sortent de la médiocrité. Ce beau poème chanté par Georges Brassens « Les oiseaux de passage », cherchez-le, écoutez-le.
J’oubliais: j’ai eu la chance d’entendre la neuvième de Beethoven aux granges du lac à Evian, sous la direction de Rostropovitch, j’en ai encore des frissons