Si vous me cherchez…

Des nouvelles de Lorraine

Si vous me cherchez…

25 juillet 2024 Celle qui est en moi 1

Si vous me cherchez, je serai au fond du jardin.

La chaleur me faisait froid dans le dos alors j’ai suivi un passager vent frais qui –s emblait-il – me montrait le chemin à petits pas comptés.

« Pourvu que je sois encore de ce monde ». Je m’interrogeais prudemment sur le sujet ;

On ne peut vivre en paix que si l’image que l’on a de soi-même est en adéquation avec sa vraie vie et avec l’image que nous renvoient les autres, paraît-il. Dès qu’on dérape avec le vrai on devient mélancolique et plus on fausse plus on se perd. Si on se déconnecte totalement on devient perturbé. Or, perturbée, le suis-je.

Il n’y a plus la place en ce monde pour le monde que j’ai connu. La langue pour laquelle on m’a tant fait batailler, qui était le centre nerveux de notre existence au même titre que de la politesse se délite suivant les mauvaises mais indéniables pressions qu’elle subit. Les raccourcis, les onomatopées peuvent faire sourire mais au final c’est un manque total de subtilités et d’implication. Tout se résume au présent, à l’instant précis, à l’impatience : action-réaction, ce qui a pour but de modifier la forme de nos oreilles qui n’enregistrent plus guère que des insultes, des cris de haine ou de désaveu d’où une répartie aussi violente que disproportionnée : on assomme pour un téléphone, on tue pour une voiture. On parle trop de crime, trop facilement : « c’est mortel, c’est une tuerie ! ». C’est laid et malpropre.  Notre magnifique langue ne manque pourtant pas de superlatifs pour s’enthousiasmer avec élégance : « formidable, fabuleux, fantastique, merveilleux… » Alors pourquoi cette prédilection pour    le carnage ? Nous autres, de notre temps, avions des expressions tout de même plus choisies : pour dire de quelque chose que c’était classe on disait « Mermer ! » Ce qui se traduisait par « Merveilleusement mérovingien ». Classe, non ? Crétin, oui, j’avoue…

Une réponse

  1. Michel TURK dit :

    Quel texte auquel j’adhère pleinement, Yes, I’agree, we all are américans, and we learn their beautifull language, not the subtilities of Shakespeare but swap, wap, wrap, jouez donc au scrabble et vous verrez qu’il sera difficile de placer un jour warrant ou wagon, des lettres qui ne sortent jamais. Mais les borborygmes ça y va. En bon entendeur

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