Vous le voyez, lui ?

Vous le voyez lui, là, vous le voyez ? Regardez bien, regardez mieux…. voilà ! Hé bien,  vous êtes en train de regarder une photo de Napoléon ! Oui, j’exagère mais pas tout à fait puisque c’est la photo d’un homme qui a vécu du temps de  Napoléon Ier et qui même a fait la bataille de WATERLOO sous ses ordres ! 

Louis-Victore BAILLOT est né à Percey en Bourgogne le 7 avril 1793, un peu plus de deux mois après que Louis XVI ait été  guillotiné. Il est décédé à l’âge de 104 ans le 3 février 1898 . La photographie a été prise un an avant la mort de Baillot.

Jeune homme, Baillot est enrôlé dans la Grande Armée de Napoléon en 1812 et rejoint le 3e bataillon de ligne de la 105e demi-brigade d’infanterie. La suite, on imagine : batailles, batailles, batailles, victoires, victoires, victoires, défaites, exil de l’empereur de l’île d’Elbe ; Baillot rejoint l’armée en 1815 lorsque Napoléon rentre en métropole et marche avec son ancienne brigade vers la Belgique. Le 14 juin, Baillot vit son commandant en chef en personne pour la première et la dernière fois lorsque l’empereur passa en revue ses troupes devant Waterloo.

Après la défaite, il est fait prisonnier durant 4 ans puis libéré et rentre en France, se marie et vit une  vie paisible ; les seules choses qui le démarquent vraiment comme l’un des vétérans de Napoléon sont son penchant pour le défilé annuel de la garnison d’Auxerre, ses deux médailles – la Légion d’Honneur (décernée tardivement, en 1896), la médaille de Sainte-Hélène – et la cicatrice sur sa tête dûe à un coup de sabre qui a faillit le tuer . Au moment de sa mort, il était une figure discrètement vénérée de son village. Une foule importante assiste à ses funérailles et  sa tombe est recouverte d’une pierre avec la simple légende « Le Dernier de Waterloo »…

…Nous sommes quasi au XXème siècle.

Mais, regardons à nouveau et désormais d’un œil plus vertueux :  Ces mains noueuses ont tiré au mousquet dans l’une des batailles les plus célèbres de l’histoire et ses yeux plissés ont contemplé l’Empereur dans sa gloire.

Et c’est ainsi que nous, nous contemplons Napoléon dans les yeux de son dernier poilu.