Mot à mot

Des nouvelles de Lorraine

Mot à mot

31 août 2022 Celle qui est en moi 2

Je raffole de certains mots, des mots que je lis ou que j’entends : mangrove, canopée, picobello, ou des mots que je n’invente que pour moi : « insipitude » (caractère de ce qui est piteux). Quelquefois, je perds le sens des mots les plus communs alors je me les répète dans la tête jusqu’à ce que leur cas devienne désespéré : « Encoignure ? » – An – quoi – jusque là d’accord mais « gnure  » , ça vient de quelle engeance ça ? Mais , il faut bien des mots, des tonnes, des simplets, des savants et même des bizarres pour faire un livre, et ça les livres … Ah, le plaisir vertigineux d’entreprendre un livre neuf, sauvage, indompté qui se rebelle et se referme dans un sursaut pour préserver sa virginité… Ou les vieux bouquins de Sabibliothèque déjà amadoués, souples et dociles, complices de toutes mes attentes. Toujours avoir un livre à portée de main, c’est mon crédo et être toujours sur le pied de guerre pour l’entreprendre envers et contre tout et pour m’y enfoncer, y disparaître, m’y dissoudre

2 réponses

  1. Michel TURK dit :

    Dissolvez-vous! C’est un peu comme encoignure, « dissoudez-vous » sonnerait aussi vilain que « là où les murs se rencontrent pour faire un coin » où « l’endroit où l’on fourre un meuble pour ranger trois tasses de café ». La langue, et je sais ma chère dame combien elle vous tient à coeur, quand à nos âges on peut encore s’émerveiller du sens d’un mot qu’on ne connaissait pas, jouit d’un creuset immarcescible. Elle évolue, certes, pourvu qu’elle ne se réduise pas à une peau de chagrin.

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