Trois siècles de parchemin de rêve

En 1740, Louis XV est roi. Celui quel’on surnomme alors « le Bien-aimé » et qui mourra de la petite vérole, détestable et haï par tout un peuple réduit à la misère, ferment de la révolution de 1789.

A cette époque, la France sert de modèle à toute l’Europe par sa littérature, ses manières, ses modes, sa langue. Partout en Europe, on parle le français jusque dans les cours de Prusse et de Russie, on construit des châteaux inspirés de Versailles, on invite des écrivains et philosophes français. C’est le siècle des Lumières.

La France avec 24,6 millions en 1740 est le royaume le plus peuplé d’Europe.
La population vit majoritairement à la campagne ^{(plus de 80 %)} dans des villages de très petite taille. Vers 1700, moins de vingt villes dépassent les 30 000 habitants. Paris est alors de loin la première ville de France avec 530 000 habitants, suivie par Lyon ^{(97 000)}. Mais, la mortalité ordinaire est marquée par les taux très importants de mortalité juvénile et infantile. Près de la moitié des enfants meurent avant l’âge adulte. La moitié de ces enfants trouvent la mort avant un an, souvent les premiers jours ou premières semaines après la naissance. Les maladies de l’enfance (rougeole, rubéole, varicelle, oreillons, coqueluche) sont souvent mortelles.

Bref, c’est la France d’alors et c’est un autre sujet. Moi, je suis là, à chouchouter mon vieux livre dont je voudrais bien qu’il me raconte toutes les mains qui l’ont manipulé et tous les yeux qui l’ont parcouru mais il n’en fera rien, le voyou, il garde pour lui son histoire, l’Histoire mais peut-être que d’ici les trois prochains siècles nous en reparlerons.