Peu ou… proue

Des nouvelles de Lorraine

Peu ou… proue

16 juin 2021 La route des coucous 1

Dans les premiers temps de la marine, prendre la mer était synonyme d’aventure et surtout de dangers. Pour s’attirer la bonne grâce des Dieux, les marins attachaient  à la proue de leurs  navires des esclaves ou des condamnés dont on faisait couler le sang sur les ponts en guise de sacrifice.  Mais les corps pourrissaient et  faisaient désordre, si bien que les proues furent alors ornées de magnifiques splendides, polychromes et parfois dorées à la feuille, représentant un dieu, un animal, un personnage célèbre ou une métaphore quelconque. Le chant du cygne de cette tradition est  le paquebot transatlantique allemand Imperator, contemporain du Titanic mais un peu plus chanceux. Ces navires et d’autres participaient au concours de « celui qui fait son trajet le plus rapidement » pour toucher le port de New-York ; il suffisait que le navire montre le bout de sa proue à l’entrée du port de New-York pour voir son temps moyen homologué. Donc, astuce : l’Impérator fit monter sur sa proue un aigle gigantesque de TROIS Mètres de long entièrement doré à la feuille et  qui lui donnait évidemment une longueur d’avance  lui permettant ainsi de détenir le titre  durant quelques années. Tricheur, va ! Mais, revenons-en à nos sacrifices sanglants censés protéger les navires : dans les temps qui suivirent et un plus raffinés, ils furent remplacés par… du champagne, la fameuse bouteille que l’on brise contre la coque pour porter chance et dont le flot répandu figure le sang utilisé aux temps barbares.  C’est quand même plus civilisé mais c’est toujours du gaspillage.

Une réponse

  1. TURK michel dit :

    Oui, surtout si c’est du bon!
    L’Hermione et sa sirène à tête de lion comme figure de proue, il fallait bien conjurer le sort en partant aux Amériques. Aujourd’hui, c’est une prouesse (prou…esse) que d’avoir pu reconstruire cette magnifique frégate et un vrai plaisir que de la visiter à Rochefort.
    L’Astrolabe et la Boussole, naufragés tous deux au large des îles Salomon, témoignent des dangers que couraient les navigateurs qui croisaient dans les mers du sud.
    Mais ces dangers existaient en Méditerranée en des temps bien plus éloignés et il en reste une expression « tomber de Charybde en Scylla », aller de mal en pire.
    Je m’égare mais nous restons peu ou prou dans le sujet!

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