Minou, minou

Des nouvelles de Lorraine

Minou, minou

22 février 2021 La route des coucous 0

Un antiquaire toujours à l’affût de bonnes affaires baguenaudait en campagne et repère devant une ferme un petit bol posé par terre dans lequel un chat buvait du lait. Pour écarter tous soupçons, il bavarde avec le fermier et lui dit « vous avez un beau chat – oui – c’est tout à fait le genre qui plairait à ma femme, vous ne voulez pas me le vendre ? – Bof, combien ? – 50 € – D’accord – L’antiquaire sort 50 €, attrape le chat puis, nonchalamment avant de partir : « Je vais prendre le bol aussi comme ça, il sera moins perdu – Ah non, – rétorque le fermier, le bol je le garde, grâce à lui j’ai déjà vendu 9  chats ! » Histoire tirée d’un almanach de 1937.

De la blague, me direz-vous ? Lisez donc ceci : En 2007, un new-yorkais achète  3 $ dans un vide-grenier un bol pour la pâtée de son chat. Le chat ne veut pas manger dedans et le bol se trouve relégué sur une étagère de la cuisine jusqu’en 2013 où un ami de passage, amateur de chinoiseries,  lui conseille de le faire expertiser. De fil en aiguille, le bol atterrit chez Sotheby’s  – une des quatre maisons de vente aux enchères de luxe les plus anciennes au monde – se révélant  être un bol Ding, datant de la dynastie Song qui régna sur la Chine de 960 à 1279. Sotheby’s l’estime entre 200000 et 300000 dollars. C’est finalement le marchand d’art londonien Giuseppe Eskenazi, considéré comme l’un des leaders mondiaux du commerce d’art oriental, qui l’achète pour la modique somme de 2,2 millions de dollars.  

Voilà la photo de l’objet : une petite poterie blanche, très fine et très épurée, 12 cm de diamètre et vieux d’au minimum 8 siècles

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